La Nuit du Chasseur

Publié 16 juillet 2014 par ericmatthiou

Dans l’Ohio, en 1930. Harry Powell, un prêcheur itinérant et fanatique, qui porte tatoué sur les phalanges les mots LOVE et HATE, a déjà plusieurs meurtres à son actif : de riches veuves dont il s’est approprié la fortune. Arrêté pour un simple vol, il partage la cellule de Ben Harper, un condamné à mort qui a tué un homme en dérobant dix mille dollars dans une banque. Powell ne parvient à lui faire avouer ou il a dissimulé son butin. C’est un secret que John et Pearl, les deux enfants de Ben, sont les seuls à connaître. Après l’exécution de Harper, Powell, libéré, se rend chez Willa, sa veuve, et après l’avoir épousée, cherche en vain ou le trésor est caché …

La Nuit du Chasseur

Sublime film de suspense, ce thriller dont l’histoire est basée sur une trame des plus simples est et restera un grand classique par la qualité de sa réalisation ainsi que par ses partis pris esthétiques. Chef d’œuvre de mise en scène le film est un vibrant hommage au cinéma expressionniste Allemand de Fritz Lang et Murnau ( pour le travail sur la photographie et l’utilisation du Noir & Blanc en plein essor du cinémascope – couleur ) ainsi qu’au réalisateur D.W. Griffith pour le formidable travail de mise en scène et l’importance qu’elle a au sein même du film.

Charles Laughton a littéralement sublimé l’histoire du film ( presque comme s’il avait su que ce serait sa première et dernière réalisation ), sa mise en scène en devient plus importante que le sujet même du film et le place directement dans les plus beaux films jamais réalisés. Les Choix qu’il fait en compagnie de S. Cortez confère au film une poésie, une magie et une sorte d’irréalisme qui touche presque au fantastique.

Il est également impossible de parler du film sans aborder la qualité du jeu de Robert Mitchum complètement transfiguré et habité par ce rôle de prêcheur fou, il confère à son personnage une remarquable incarnation du mal tout en subtilité et pourtant il s’avère être totalement terrorisant. L’un de ses meilleurs rôles.

Ce film fut pourtant un échec lors de sa sortie en salles mais depuis il ne cesse de d’exercer une véritable fascination sur les spectateurs.

Bref un très grand film, d’une beauté rare à (re)découvrir de toute urgence

Coté bonus, un tel chef d’œuvre méritait largement mieux, juste une petite bande annonce ( en VO de surcroît ) et c’est tout, rien d’autre à se mettre sous la dent, pour un film aussi reconnu cela s’avère très frustrant.

A noter tout de même un bel effort sur les menus fixes qui sont d’une réelle qualité visuel, à la fois sobres et beaux.

Le Film nous est présenté ici au format 1.33.

Le dvd nous propose une image d’un très bonne tenue, le très beau Noir & Blanc est riche en contrastes. La Définition est quasiment impeccable et rend hommage au superbe travail de la photo par Stanley Cortez, la copie proposée est très largement correcte. Reste quelques petits problèmes de compression surtout sur les arrières plans et un léger manque de stabilité de l’image au début du film. Mais vu l’age du film ( 1955 ) c’est du très bon travail et on peut profiter pleinement de sa richesse visuelle.

Coté son, il vous faudra privilégier sans aucune hésitation la piste VO anglaise. En effet ce mono se révèle assez riche, très propre pas de souffle à dénoncer, des dialogues clairs et une bonne ampleur sur la musique.

La Version française ( même si elle s’avère être également propre ) souffre d’être plus étouffée et surtout d’être moins précise au niveau des dialogues. La Qualité du doublage est pour une fois de bonne facture mais ce film se doit d’être découvert en version originale.

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